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Le Blé de la Sainte Barbe

A l’origine

La tradition remonterait à l’Antiquité romaine, où à l’approche du solstice d’hiver, on faisait germer du blé afin de symboliser le renouveau de la nature, la fécondité et la prochaine moisson sous les meilleurs auspices : si le blé était bien vert et dru trois semaines plus tard, c’était signe de bonnes récoltes. Sinon, les récoltes ne seraient pas bonnes…

Sainte Barbe

Fille de Dioscore, la jeune et belle Barbe avait beaucoup de courtisans, mais elle souhaitait se consacrer à Dieu. Son père mécontent la fit enfermer dans une tour à deux fenêtres, où elle parvint tout de même à recevoir un enseignement chrétien ainsi que le baptême, et où elle fit percer une troisième fenêtre en référence à la Sainte Trinité. Furieux, son père la menaça de son épée, mais Barbe s’enfuit. Un rocher s’ouvrit pour lui offrir une cachette. Malheureusement, un berger qui l’avait vue la dénonça à son père – et pour sa punition, vit son troupeau de moutons transformé en sauterelles. Dioscore livra sa fille à un juge qui la fit emprisonner, la forçant à renoncer au christianisme. Mais comme Barbe ne renonçait toujours pas, elle subit maintes cruelles tortures et pour finir fut condamnée à être égorgée, sentence que son père voulut exécuter lui-même. Son châtiment pour cet acte fut d’être frappé par la foudre.

C’est pourquoi aujourd’hui Sainte Barbe est la sainte patronne des pompiers et autres métiers ayant un lien avec le feu (artificiers…)

La tradition

Cette tradition est restée très vive en Provence : on sème le blé de la récolte précédente à la Sainte Barbe, le 4 décembre, dans 3 coupelles (les sietoun) symbolisant la Sainte Trinité, pour que 20 jours plus tard, à la Noël, le résultat soit là. On dira alors « Quand lou blad vèn bèn, tout vèn bèn ! » (Quand le blé va bien, tout va bien, ou encore Blé bien germé, prospérité pour toute l’année).

Le 24 décembre, les coupelles décorent la table du Gros Souper (le repas maigre passé en famille avant la messe de minuit). Le 25, on décore les pousses avec des rubans rouges et jaunes. Et à partir du 26 jusqu’à l’Epiphanie, on place le blé avec la crèche. Enfin, après l’Epiphanie, le blé est planté en pleine terre.

Comment faire ?

Dans 3 coupelles, disposez du coton hydrophile, et placez dessus les grains de blé.

Humidifiez bien le tout, et ensuite vérifiez régulièrement que les cotons soient bien humides, sans pour autant que les grains soient noyés.

Placez l’ensemble dans une pièce à température ambiante (autrefois c’était près du foyer, mais aujourd’hui nos maisons sont globalement bien chauffées dans presque toutes les pièces).

Arrosez régulièrement pour conserver l’humidité – mais pas trop, sinon votre blé va pourrir et ce sera mauvais signe pour les récoltes à venir !

Quant à la date, certains recommandent de nos jours de semer le blé une semaine plus tard que le 4 décembre, car les températures d’intérieur étant généralement bien plus clémentes qu’autrefois, si on sème le 4 décembre, le blé risque d’être trop haut et de « retomber », et vous devriez alors le maintenir artificiellement dressé…

Mais les sources sont variées, et n’ayant pas encore testé cette tradition moi-même, je ne suis pas en mesure de vous dire ce qui fonctionne ou non… Peut-être essayer les deux ?

04 décembre 2021 : Je tente l’expérience pour la première fois !

Le 11 décembre 2021 : après une semaine, la germination a bien commencé !

Le 23 décembre : ça s’annonce plutôt bien pour Noël !

Par contre les grains sont trop serrés, ça risque de ne pas tenir aussi joliment jusqu’à l’Epiphanie… L’année prochaine je sème dans des coupelles plutôt que dans des pots ! Mais pour une première expérience, c’est plutôt réussi ! 😀 Et vous ?